Une saison à Montparnasse

Publié le 5 novembre 2024 à 05:17

Une saison à Montparnasse, Colin-Thibert

 

Au gré de l’écriture de mes chroniques, un sentiment amusant, presque enfantin, m’a envahi. À chaque lecture, je me disais : « Cet ouvrage est définitivement mon préféré ! » J’ai répété cette phrase pour presque tous les livres que j’ai lus. Toutefois, je pense enfin avoir fait mon choix : Une saison à Montparnasse, écrit par Colin Thibert aux éditions Éloïse d'Ormesson.

Dans cet ouvrage, on retrouve le personnage haut en couleur de Gabrielle, une jeune femme sophistiquée issue de la bourgeoisie lyonnaise. Elle s’installe à Paris pendant les années folles pour s’émanciper de sa famille, vivre des aventures et surtout étudier la peinture. Le début du livre s’ouvre sur un ton léger, avec un style très mondain. Ce récit pourrait être décrit comme un mini Gossip Girl des années 70 à Paris, où l’on suit les travers, les fêtes et les amourettes des personnages qui deviendront rapidement le cercle proche de Gabrielle.

 

Cependant, l’ouvrage prend un tournant surprenant lorsque l’on découvre l’homosexualité du personnage principal et sa volonté de la cacher à sa famille, très croyante et typique de la bourgeoisie ayant fait fortune grâce aux canuts lyonnais. L’auteur parvient à enchaîner des rebondissements qui orientent l’histoire dans des directions inattendues, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives avant d’évoluer vers un ton plus touchant. Colin Thibert réussit, selon moi, à nous immerger dans la complexité de son personnage principal, en révélant progressivement toutes les couches de sa personnalité.

 

J’ai également apprécié le style de l’écrivain, qui emploie un vocabulaire riche, parfois soutenu, parfois grossier (mais toujours en costume de soirée), ce qui n’a pas manqué de me tirer des sourires en coin, voire des rires.

 

Enfin, la dernière bonne surprise du livre se trouve à la fin, avec une note d’intention de l’auteur. Il y explique que son personnage principal est issu de recherches dans les archives de sa famille, et qu'il a tenté d’imaginer et de recomposer la vie de cette femme dont il a retrouvé quelques traces, et sur laquelle existaient des légendes concernant sa potentielle homosexualité. Cette femme a vécu seule une grande partie de sa vie.

 

Pour moi, c’est un sans-faute. Courez l’acheter !




Ajouter un commentaire

Commentaires

La Compagnie des mots
il y a 2 mois

Belle critique pour ce magnifique roman publié aux éditions Eloise d’Ormesson. Colin Thibert recevra le mercredi 9 novembre le Prix de la Ville de Carouge Yvette Z’Graggen! .